Dernières mentions des magistratures et des liturgies traditionnelles dans les cités d’Asie mineure: habitus épigraphique et vie institutionnelle locale à la fin du IIIe et au début du IVe siècle
https://doi.org/10.34780/z94b-bx40
Résumé
Cet article entreprend de résoudre quelques difficultés méthodologiques posées par l’examen des sources épigraphiques sur la vie civique en Asie mineure des années 270 au début du règne de Constantin. La première de ces difficultés est liée au développement concomitant du genre épigrammatique, dont les caractéristiques rendent difficile la datation des documents conservés. Grâce à l’examen d’épigrammes honorant ou mentionnant des notables ayant accompli des fonctions civiques, est identifiée et datée une série de ces documents, que l’on peut attribuer à la fin du IIe et au début du IIIe siècle plutôt qu’à l’époque suivante. Après avoir écarté cette difficulté, sont relevées, sur la base d’un dépouillement très large des corpus épigraphiques existants, les dernières mentions de magistratures ou liturgies traditionnelles en Asie mineure, éventuellement sous une forme honorifique. Leur nombre est très restreint; on observe ainsi la disparition presque complète de la commémoration des grands notables, magistrats, liturges, évergètes, qui illustraient auparavant la vie commune locale. Ce constat forme un contraste avec la tradition civique du Haut-Empire en Asie mineure ainsi qu’avec ce que l’on connaît en Afrique proconsulaire à la même époque puis au IVe siècle.