Le dallage proto-byzantin de la Grande Colonnade d’Apamée et sa dédicace
https://doi.org/10.34780/d80ssm21
Résumé
L’article présente l’édition avec commentaire d’une inscription en vers, gravée sur une des dalles de la nouvelle section de la grande rue à colonnade d’Apamée, après les tremblements de terre de 526 et 528 ap. J.-C. Il s’ agit d’un monostiche hexamétrique d’un style métrique rigoureux, tel qu’il s’utilisait dans la poésie tardo-antique depuis les Dionysiaca de Nonnos. L’article s intéresse à l’origine et à la signification du mot σκυρών, jusqu’à présent inconnu dans la littérature et l’épigraphie grecques. Ce mot est formé par analogie avec la catégorie connue des mots en -ών, désignant un lieu, et dérive du mot rare σκῦρος (éclats de pierre), attesté uniquement dans les inscriptions de construction d’Épidaure. Ici, σκυρών fait référence aux dalles en pierre de la grand-rue et remplace le terme plus habituel de πλάκωσις (ailleurs à Apamée, on trouve même πλακοτόν). L’ article étudie ensuite quelques tournures de phrases du texte qui rappellent des passages parallèles dans la poésie. Il aborde enfin le topos littéraire selon lequel le temps détruit tout, l’inscription souhaitant, en effet, que ce magnifique pavement ne soit plus jamais recouvert.
Mots-clés :
Apamée, inscriptions en vers, poésie de l’Antiquité tardive, tremblement de terre, Justinien